Lorsqu’on vous parle de fakirs, vous pensez probablement à un personnage confortablement installé sur un lit de clous. Grâce à L’histoire générale des voyages paru entre 1746 et 1770, vous découvrirez qu’il existe différentes sortes de fakirs. Si le personnage de gauche semble effectivement s’être récemment allongé sur des clous (en l’observant attentivement, vous apercevrez des marques sur ses bras et jambes), cette pratique n’est pas relevée dans le texte décrivant le mode de vie de ces ascètes. Ce qui surprend le plus les voyageurs du 18e siècle est leur habitude de ne pas se raser le visage ou se couper les cheveux et de souvent se promener nus ou presque, choses inimaginables pour un Occidental de cette époque.
L’histoire générale des voyages est une œuvre monumentale en 20 volumes qui rassemble des informations issues de tous les récits de voyage écrits jusqu’alors. Publiée d’abord en anglais par John Green, c’est l’Abbé Prévost, plus connu pour son roman Manon Lescaut, qui la traduit en français. Prévost ne se contente pas de transcrire dans sa langue les volumes anglais mais réalise un véritable travail d’édition. Lorsque la version anglaise s’arrête faute de moyens, l’Abbé Prévost décide de la continuer. Il travaille 13 ans sur ce projet puis l’œuvre sera terminée par ses successeurs après sa mort. La Bibliothèque d’Yverdon a la chance de posséder ces magnifiques volumes depuis 1768 grâce au généreux don de Monsieur Renouard de Bussierre, receveur général des sels de France en Suisse.