Quand les températures chutent, quoi de mieux pour se réchauffer qu’une bonne tasse de thé ? Et ce n’est pas M. Houssaye, commerçant de thé au 19e siècle, qui vous dira le contraire. Passionné par ce breuvage, il a lu tous les écrits sur le sujet avant de rédiger, en 1843, la Monographie du thé : description botanique, torréfaction, composition chimique, propriétés hygiéniques de cette feuille. Ce bel ouvrage est accompagné de nombreuses gravures illustrant la culture de la plante ainsi que sa torréfaction dont on peut observer une étape dans la gravure ci-contre. Si le thé est connu en Europe depuis le début du 17e siècle, dans un premier temps il n’est consommé que dans la haute société. Houssaye raconte l’anecdote d’une duchesse galloise de cette époque qui envoya un paquet de thé à un parent en Ecosse, sans indiquer la manière de l’apprêter. Le cuisinier fit bouillir la plante, jeta l’eau de cuisson et servit les feuilles comme un plat d’épinards…
Le thé a longtemps eu la réputation de présenter de nombreux bienfaits médicinaux notamment contre les calculs rénaux, pour fortifier la vue, ou guérir la surdité. Cent ans plus tard, l’ouvrage de Houssaye dément certains des effets attribués au thé : il ne cause pas l’obésité, ne prévient pas les calculs et n’a pas de lien avec la rapide croissance de la population chez les peuples qui le consomment. Il n’abîme pas non plus les dents, puisque que les Anglais ont les dents plus saines que les Parisiens, à défaut de les avoir bien faites. Houssaye serait sans doute ravi d’apprendre que, presque 200 ans après la publication de son livre, le thé reste la boisson la plus consommée au monde après l’eau !