Désormais les jours raccourcissent rapidement et chaque soir nous allumons nos lampes un peu plus tôt. Mais avant que l’éclairage électrique ne devienne omniprésent, il a fallu apprivoiser le phénomène nouveau de l’électricité. Au XVIIIe siècle, Jean Antoine Nollet, dit l’Abbé Nollet, en a popularisé l’étude dans les salons et à la cour française grâce aux explications claires et attrayantes qu’il dispensait dans ses livres et leçons. L’illustration ci-contre, extraite de son Essai sur l’électricité des corps publié en 1753, représente ce qu’on appelle « l’expérience de Leyde ». Celle-ci consiste à montrer la transmission de l’électricité créée par un petit générateur (le globe de verre que frotte la femme à droite de l’image) vers une barre de métal dont l’extrémité trempe dans un vase d’eau. L’homme qui tient le vase en approchant son doigt de la barre est sur le point de ressentir une forte décharge. Nollet réalisa l’expérience à grande échelle en alignant 200 hommes reliés par des barres de fer qu’ils tenaient à la main. Il demanda au premier homme de toucher le globe qui émettait de l’électricité et observa que tous les hommes réagirent quasi simultanément à la décharge. Il en conclut que l'électricité se propageait très rapidement. La démarche n’est toutefois pas sans risque : Nollet déconseille fortement cette expérience aux personnes délicates et aux femmes enceintes, après qu’un oiseau ait succombé lors de ses essais. La Bibliothèque publique et scolaire d’Yverdon-les-Bains possède dans sa collection de livres anciens quatre des œuvres de ce scientifique.