Comme le mois dernier, c’est à nouveau un livre de mathématiques qui a retenu notre attention aujourd’hui. Mais, rassurez-vous, il ne sera pas question de divisions et d’équations, mais plutôt des lapins présents sur la page de titre. Que viennent faire ces quatre petites bêtes dans un livre d’arithmétique du philosophe et mathématicien latin Boèce ? L’explication est liée non pas au sujet du livre ou à son auteur, mais à l’éditeur de l’œuvre, Simon de Colines dont on aperçoit les initiales S.D.C. entre les lapins. Pour choisir sa marque de fabrique, l’éditeur parisien aurait fait un jeu de mots entre son nom, Colines, et le terme utilisé en ancien français pour désigner les lapins : conils. Si ces animaux sont présents sur de nombreuses de pages de titres des livres publiées par Simon de Colines, ce n’est pas la seule marque que ce dernier utilisait. Certaines œuvres portent un « logo » différent représentant un satyre. L’éditeur aurait utilisé ces différentes images pour distinguer les catégories de livres qu’il publiait, devenant ainsi le premier à créer la notion de collection parmi les œuvres qu’il proposait. C’est donc un ancien exemple de marketing qu’on peut constater dans cet ouvrage qui fête cette année ses 500 ans. Pour la petite histoire, Simon de Colines serait également le premier en France à avoir utilisé les caractères italiques. La bibliothèque publique et scolaire d’Yverdon-les-Bains possède deux autres éditions de Simon de Colines, l’un portant un satyre, l’autre sans dessin distinctif.