Aujourd’hui, c’est un recueil de 1895 de « Animal World », le journal de la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, la Société protectrice des animaux britannique, qui a retenu notre attention. Créée en 1824, la société avait dans un premier temps le souci de protéger le bétail de la maltraitance. Dans les années suivantes, ses luttes se sont étendues à la maltraitance des chiens et des autres animaux domestiques puis aux combats d’ours et de coqs.
Son mensuel « Animal World » proposait des articles sur le fait de tailler les oreilles des chiens, les corridas ou les abattoirs, des histoires où le personnage principal était un chat ou une araignée, des poèmes sur les chevaux ou de brèves informations comme le décès du vieil ours polaire d’un zoo de Londres. La gravure ci-contre accompagnait un article sur les réglementations de la chasse des petits oiseaux. On y aperçoit deux hommes suspendus dans le vide, à la recherche d’œufs dans les nids situés dans les falaises, une pratique qui avait été interdite l’année précédente. Le bien-être des oiseaux est très présent dans le journal. Un texte en particulier donna ensuite lieu à un long débat dans le courrier des lecteurs. L’autrice défendait le droit des personnes défavorisées à posséder des oiseaux en cage, arguant qu’il fallait leur laisser ce loisir peu coûteux. Les réactions furent vives, bien que formulées avec la politesse britannique de rigueur. Les opposants et les partisans de cette pratique, dont les vendeurs d’oiseaux, ont dialogué vigoureusement par lettres interposées. L’ensemble de ces échanges animés n’est pas sans rappeler certaines altercations qu’on peut lire sur Internet de nos jours, la politesse en moins.