Si le nom de Leonhard Zubler ne vous dit rien, vous n’êtes certainement pas seul. Et pourtant, ce Zurichois est à l’origine d’instruments qui ont connu un franc succès à son époque, à tel point qu’il ouvrit une boutique en 1608. Sur cette gravure extraite de l’ouvrage de 1607 Fabrica et usus instrumenti chorographici, il nous présente, avec une fierté non dissimulée, son « instrument chorographique ». Cet outil sera renommé par la suite une planchette . Le terme « chorographie » désignait dans le passé la description d’un pays ou d’une région en opposition à la géographie qui décrit la terre dans son ensemble. Habituellement posé à plat, l’instrument est constitué d’une boussole, que l’on voit au-dessus du carré, d’une réglette graduée en pouces et degrés et de deux pinules, les pièces fixées de chaque côté de la boussole. Le tout permet de mesurer des éléments du paysage et de les reporter sur un plan qui servira à représenter une région ou à planifier des procédures militaires. Parmi les magnifiques gravures qui enrichissent les ouvrages de Zubler, on retrouve d’ailleurs plusieurs scènes de guerre. Celles-ci illustrent par exemple comment ses appareils permettent de déterminer à quelle distance placer un canon pour que le boulet atteigne sa cible. D’autres scènes sont bien plus bucoliques et montrent le calcul de la hauteur de sommets de montagnes ou de clochers dans la campagne. Les inventions novatrices de Zubler nous amènent à le considérer aujourd’hui comme un des premiers mécaniciens de précision suisses.