Imaginez ceci : vous vous lancez dans la traduction de la biographie d’un amiral hollandais sans être particulièrement calé en vocabulaire maritime. Google traduction ne vous est d’aucun secours (on est au début du 18e siècle) et les lexiques sur lesquels vous parvenez à mettre la main sont incomplets ou peu précis. Que feriez-vous ? Eh bien, vous rédigeriez vous-même un dictionnaire pour remédier à cette fâcheuse situation ! C’est ce qu’a fait Nicolas Aubin, auteur du Dictionnaire de marine : contenant les termes de la navigation et de l’architecture navale. Aubin, un pasteur français exilé aux Pays-Bas à partir de 1683, entama à Amsterdam une carrière littéraire pour subvenir à ses besoins. C’est suite à la traduction de la biographie de l’amiral hollandais Michel de Ruyter qu’il produisit son dictionnaire de marine, œuvre qui est aujourd’hui une source capitale pour nos connaissances de la marine au XVIIe siècle. Publié d’abord en 1702 puis réédité en 1722, édition que l’on trouve à la Bibliothèque publique et scolaire d’Yverdon-les-Bains, le dictionnaire contient des définitions détaillées des termes techniques navales. Les textes sont accompagnés d’une multitude de gravures de bateaux, d’instruments et même de pièces de charpente. Les figures ci-contre présentent deux instruments astronomiques utilisés en mer à cette époque: une arbalète à glace et un nocturlabe. L’arbalète à glace possède un petit miroir, à droite sur l’image, qui réfléchit les rayons du soleil et permet de calculer à quelle distance on se trouve de l’équateur. Le nocturlabe, lui, sert à calculer l’heure pendant la nuit, en fonction de la distance de l’étoile du Nord par rapport au pôle, un peu à la manière d’un cadran solaire nocturne. Pour parfaire votre culture générale et vous permettre de briller lors d’un futur repas entre amis, nous avons le plaisir de vous apprendre que ces instruments se nomment « spigelboogh » et « nachtwijssen » en néerlandais. Tot binnenkort !