Selon la tradition, c’est le 18 novembre 1307 que Guillaume Tell omit de saluer le chapeau du bailli placé au sommet d’un mât, défiant ainsi son autorité. Dénoncé par des témoins, il est condamné le lendemain à transpercer d’une flèche une pomme posée sur la tête de son fils. Alors qu’aujourd’hui cette histoire est communément acceptée comme une légende, aux XVIe et XVIIe siècles, on retrouvait la biographie de Guillaume Tell à coté de celles de personnages historiques comme Jules César ou Christophe Colomb. Cette gravure vient de l’Histoire des plus ilustres et sçavans hommes de leurs siècles, tant de l'Europe, que de l'Asie, Afrique et Amérique écrit au XVIe siècle par André Thévet, un explorateur qui devint ensuite géographe et historiographe du roi de France. L’œuvre de Thévet contient plus de 200 biographies illustrées chacune par un portrait. On y rencontre des personnages très divers, des rois aux explorateurs en passant par des hommes d’église. Dans la présentation de notre arbalétrier national, l’auteur raconte qu’il retranscrit l’histoire de Guillaume « Tellus » telle que la lui a racontée le capitaine de la garde suisse au service du roi. Ce dernier lui fournit également un portrait du héros que Thévet reproduisit dans son œuvre. On y voit Tell tenant dans sa main droite la flèche qu’il s’apprête à tirer dans la pomme posée sur la tête de son fils. De sa main gauche, il désigne dans son carquois une seconde flèche destinée à tuer le bailli dans le cas où son premier tir atteindrait son fils. L’œuvre de Thévet fait partie des 17'300 volumes conservés dans le fonds ancien de la Bibliothèque publique et scolaire d’Yverdon-les-Bains.