Les bains thermaux, on connaît bien dans la région. Or, ce n’est pas aux bains d’Yverdon que nous allons faire trempette aujourd’hui, mais à ceux d’Aix-la-Chapelle en Allemagne. Les sources minérales aixoises sont connues depuis l’Antiquité. Elles ont attiré l’attention d’un médecin belge du XVIIe siècle, Jean-François Bresmal, qui publia en 1703 son Hidro-analise des minérales chaudes et froides de la ville impériale d'Aix-la-Chapele. On y apprend que la ville comptait à l’époque de Bresmal six piscines pour se baigner et suer. Les trois bassins chauds contenaient de l’eau avec des températures plus ou moins élevées, ce qui leur valut les noms de « Paradis », « Purgatoire » et « Enfer ». Ce dernier était, d’après Bresmal, difficilement supportable. Au vu de leur air décontracté, les personnages de la gravure ci-contre ne sont vraisemblablement pas dans ce bassin brûlant. Près des baigneurs, on remarque une sorte de thermomètre. L’auteur fait l’éloge de cet instrument qui n’avait été inventé qu’une cinquantaine d’années auparavant et qui lui semble de la plus grande utilité pour la fréquentation des bains chauds. Bresmal inclut dans son livre un grand nombre de constations chimiques et médicales, mais son sérieux ne l’empêche pas de dévoiler un certain sens de l’humour. Dans un chapitre traitant des réactions entre les minéraux contenus dans les eaux, il nous suggère une farce à faire à un ami : faites en sorte qu’il se lave les mains avec de l’eau dans laquelle vous aurez dissout du vitriol ferreux puis fournissez-lui une serviette saupoudrée de noix de galle pour se sécher. Plus votre ami se frottera les mains sur la serviette, plus elles deviendront violettes. Il ne vous reste donc plus qu’à vous procurer du vitriol ferreux et de la noix de galle avant de faire une bonne blague lors de votre prochain dîner entre amis…