Avec l’arrivée des beaux jours, les prairies bourdonnent joyeusement. C’est l’occasion de plonger dans le fonds ancien de la Bibliothèque publique et scolaire d’Yverdon-les-Bains et d’en ressortir avec la Nouvelle construction de ruches de bois, avec la façon d'y gouverner les abeilles écrit en 1756 par Guillaume Louis Formanoir de Palteau. On y découvre cette illustration de deux hommes occupés à capturer un essaim d’abeilles avec un équipement inventé par l’auteur. A la droite de l’image sont représentées les trois sortes d’abeilles qui composent une ruche : la reine, le faux-bourdon et l’ouvrière. Au XVIIIe siècle, on connaissait une pénurie de cire d’abeilles. En effet, la demande pour cette matière première était croissante car l’utilisation de chandelles en cire, auparavant réservée aux cierges dans les églises, se répandait chez les particuliers. Formanoir de Palteau estime la consommation annuelle de cire en France à 10'000 quintaux, soit 1000 tonnes. La production nationale ne suffisait de loin pas à couvrir les besoins des habitants, ce qui les obligeait à se fournir dans d’autres régions comme les îles grecques ou Constantinople. On envisageait même de se tourner vers une cire végétale provenant du Mississipi. Formanoir de Palteau souhaite relancer l’élevage des abeilles, notamment en préconisant une méthode respectueuse des insectes pour récolter leurs produits. Il faut dire qu’à son époque, il était très courant de tuer toutes les abeilles d’une ruche, souvent en les étouffant, afin d’en récupérer la cire et le miel. Cette pratique a bien heureusement été interdite depuis lors. Nous vous laissons avec un petit conseil de l’auteur pour cet été : parmi les différents remèdes qu’il a testés pour soigner les piqures d’abeilles, dont le vinaigre et l’urine, la plus efficace selon lui est l’application de persil pilé.